« Le flou transforme la perception. Empêchant jusqu’à la reconnaissance, il est vecteur de la mise en mouvement du corps et de la pensée. Le flou nous fait deviner qu’il existe plus que ce que l’on voit, poussant ainsi à la découverte de ce que l’on ne connaît pas. Il donne une véritable profondeur à l’image en créant un nouveau temps : celui d’un échange, va-et-vient incessant entre le regard et la photographie.
Face au flou on est soumis à la question. Sans lui, la connaissance vue comme un espace n’est qu’un lieu d’errance. On peut alors faire le choix de comprendre ou d’imaginer. L’imagination est une manière de comprendre. On ne sort jamais du flou, on n’y entre jamais vraiment non plus, on ne fait que repousser ses limites. Plus notre connaissance s’accroît plus le flou grandit également. On passe simplement d’incertitude en incertitude. »
Flou allié, mémoire de fin d’études sous la direction de Marie-Haude Caräes, 2010